La 'charitY' et la 'cupidit6' se partagent le monde. Voila, pour un esprit nourri d'Augustin et encore malhabile ' distinguer le domaine de la philosophie d'avec celui du dogme, le point de depart necessaire, le suppos6 premier de toute theorie de l'amour, suppose passablement different du principe n6oplatonicien qui pro- clamait l'app'tition de Dieu par toutes choses. Les consequences suivaient, sinon tres rigoureuses, au moins tres naturelles. Entre charite et cupidite il y a anti- these absolue. Comme charite et grace sont deux termes equivalents, et comme grdce s'oppose a nature, on &tait tenti, dans la langue courante, d'identifier nature et cupidit6. On regardait celle-ci, toute mauvaise qu'elle etait, comme le fruit propre de celle-li, on ne voyait plus qu'une diff6rence confuse entre ces deux termes: amour naturel et amour vicieux ... on la sentait vaguement adequate, et partout, dans les sermons, dans les traitis ascetiques, les lettres de direction, les effusions personnelles, on caracterisait couramment la grace comme l'amour de Dieu pref6r6 a soi-m me, et la nature comme un 6goisme 6troit.
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